Préhistoire

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Les collections de préhistoire

XIIe Congrès de la Société Préhistorique de France (13 au 20 sept. 1939, sous la présidence d’Henri Bégouën et présidence d’honneur de Gaston Doumergue), le 16 septembre 1936, devant l’entrée principale du muséum de l’époque, actuel Théâtre Sorano – coll. muséum

Photographie, collections du muséum de Toulouse
Grotte du Mas d’Azil, photo. d’Eugène Trutat – coll. muséum, MHNT.PHa.1824.21.58

L’histoire des collections de préhistoire du muséum d’Histoire naturelle de Toulouse est intimement liée à l’émergence de cette discipline.
Si le muséum n’ouvre ses portes au public qu’en 1865, le fonds présenté a été constitué dans les décennies précédentes par les apports des différents savants naturalistes de la région toulousaine, dont certains membres de la Société d’Histoire naturelle de Toulouse.

La recherche de l’homme fossile

Dès 1822, Adolphe Garrigou, puis Jean-Baptiste Noulet en 18261, prospectent à la grotte de Lombrives riche en faune quaternaire, objets d’industrie humaine et ossements..

En 1836, Édouard Lartet découvre à Sansan le premier singe fossile au monde qu’il baptise Pliopithecus antiquus. Cette découverte fera grand bruit dans la communauté scientifique internationale.

Ils vont a l’encontre des idées dominantes de Georges Cuvier qui affirme qu’il n’existe ni singe ni Homme fossile.
En 1851, Jean-Baptiste Noulet découvre dans le vallon de l’Infernet à Clermont-Le-Fort en Haute-Garonne, des productions humaines mêlées à des ossements d’animaux depuis longtemps disparus.

En 1856, Lartet décrit le premier grand singe fossile appartenant à la famille des hominidés, Dryopithecus fontani trouvé à Saint-Gaudens.
En 1860, Édouard Lartet fouille le site d’Aurignac en Haute-Garonne qui donnera son nom à la première période du Paléolithique supérieur : l’Aurignacien. Il est aussi le premier à proposer une division des temps préhistoriques basée sur la paléontologie animale. À partir de ce moment, toute une génération de passionnés va sillonner la région et réaliser des découvertes qui vont confirmer les intuitions de leurs prédécesseurs.

Le comte Victor d’Adhémar de Cransac récolte dans la vallée de la Sausse et Seilhonne des témoignages de la présence très ancienne de l’Homme dans la région toulousaine.
Félix Garrigou, Jean-Baptiste Ramès et Henri Filhol vont, à partir de 1860, découvrir des objets datant du Néolithique, semblables à ceux retrouvés peu de temps auparavant sur les berges des lacs suisses.
Eugène Trutat réalise des découvertes aux alentours de Bruniquel dans le Tarn-et-Garonne qui révèleront au public l’art des Hommes du Paléolithique supérieur.

L’ensemble des collections ainsi constituées sera déposé au muséum récemment implanté dans les locaux de l’ancien couvent des Carmes Déchaussés, où, pour la première fois en Europe, s’ouvre une galerie dédiée à la Préhistoire : la Galerie des cavernes. Cette galerie propose au public les produits de fouilles régionales, notamment issus de la grotte de L’Herm qui a fourni des ossements de faune quaternaire avec abondance. La quantité fut telle qu’elle permit le remontage d’ours complets ainsi que de nombreux échanges avec diverses institutions et particuliers à travers le monde.

Les sites étrangers et éponymes

Sous l’impulsion d’Émile Cartailhac, le muséum acquiert une envergure internationale. En effet, c’est un personnage incontournable de la discipline, son influence permet l’enrichissement des collections par de nombreux échanges avec ses collègues français et étrangers, ce qui explique la présence d’échantillons provenant d’Europe, d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient ou des Amériques.

Le musée conserve également du matériel des sites éponymes de Saint-Acheul et Abbeville, du Moustier, d’Aurignac, de Solutré, de la Gravette, de la Madeleine et du Mas d’Azil.

Les collections de préhistoire couvrent toutes les périodes, du Paléolithique inférieur à la fin des temps glaciaires et proviennent du monde entier. Elles reflètent l’importante occupation des Pyrénées et de la Dordogne au cours du Paléolithique ainsi que l’intensité de la vie scientifique de cette discipline dans notre région. En effet, c’est en grande partie à partir du matériel récolté dans le Sud-Ouest de la France que la chronologie des temps préhistoriques a été établie.

Os gravé, collections du muséum de Toulouse
Art mobilier, Fontalès, Saint-Antonin-Noble-Val, coll. Paul Darasse – coll. muséum, MHNT.PRE.2011.0.624, photo. : Daniel Martin

Références

  1. Cent ans de Préhistoire, catalogue d’exposition, préface de Louis Méroc, 1956 – muséum de Toulouse, cote C 2387

Les objets de préhistoire en ligne

2000 ans, 2000 objets

La préhistoire sur un site commun aux musées toulousains à l’occasion des 2000 ans de la ville : 2000 ans, 2000 images.


Plateforme ouverte du patrimoine

Objets de préhistoire et archéologie sur la POP, base nationale du patrimoine.


Wikimedia

Photographies des collections de préhistoire sur Wikimedia commons.

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La conque de Marsoulas

Découvert il y a près d’un siècle dans la grotte de Marsoulas, ce coquillage de grande dimension, resté énigmatique, se révèle être un instrument de musique utilisé par les Hommes préhistoriques il y a environ 18 000 ans.