Présentation de la photothèque et de ses fonds

La photothèque du Muséum de Toulouse

Depuis 2007, le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse dispose d’une photothèque rattachée au service Bibliothèques et Documentation. Ses missions recouvrent plusieurs domaines : conservation, gestion, numérisation, enrichissement, valorisation et diffusion des fonds photographiques.

Ces fonds se partagent en trois collections : la première concerne les fonds patrimoniaux anciens et comptent plus de 23 000 plaques de verre et tirages. Une grande partie de ces photographies a été réalisée et collectée par Eugène Trutat (1840-1910), premier conservateur du Muséum de Toulouse en 1865 puis directeur de 1890 à 1900. Les thèmes abordés sont riches : anthropologie, archéologie, architecture, pyrénéisme, voyages et expéditions dans le monde, Toulouse et ses environs aux XIXe et XXe siècles, ainsi que les activités scientifiques pratiquées au Muséum. Cette collection et le matériel photographique qui l’accompagne, permettent d’illustrer les multiples procédés techniques photographiques employés entre 1860 et 1930.

La seconde collection comprend les fonds modernes : elle se compose de tirages argentiques et de diapositives produites par l’ancien atelier municipal de photographie de Toulouse. Ces photographies traitent essentiellement des pièces des collections et des expositions du Muséum.

Aujourd’hui, la photothèque poursuit le développement de ses fonds au travers de dons, d’achats, de commandes ou bien de collaborations avec des artistes photographes et plasticiens. Les créations qui en découlent constituent avec les nouvelles campagnes photographiques numériques, le fonds contemporain. En 2021, un don d’archives papiers et de photographies affectées à Eugène Trutat a permis d’enrichir la collection patrimoniale. Cette même année, l’artiste Marie Frécon travaillait sur la question des espèces menacées et proposait une série de photographies axée sur les spécimens ornithologiques du Muséum, qui fait à ce jour régulièrement l’objet d’expositions itinérantes.

Les fonds

Le fonds Eugène Trutat représente le fonds le plus important de la collection photographique ancienne patrimoniale du Muséum de Toulouse, il compte environ 15 000 photographies (dont 40 formats de plaques de verre) en plus d’un lot conséquent de matériel photographique ancien (chambres de photographies, lanternes de projection, vasques de nettoyage en faïences, etc.). En tant que Conservateur puis Directeur du Muséum, Eugène Trutat a réalisé et collecté de nombreux clichés des activités pratiquées au sein du Muséum, mais aussi d’expéditions dans les Pyrénées et plus largement en France ainsi qu’à l’étranger.

Afin d’encourager l’accessibilité de ces photographies au public, la photothèque a élaboré une exposition itinérante et adaptable de tirages photographiques (40 x 60 cm) réalisés d’après une centaine de plaques de verres d’Eugène Trutat. Cette exposition est mise à disposition dans le cadre des actions culturelles territoriales et voyage régulièrement au sein de la Métropole toulousaine et au-delà.


Une partie de ce fonds est consultable en ligne sur le site du Muséum ainsi que sur Wikimedia Commons (mis en place par la Mairie de Toulouse et Wikimédia France en 2012, dans le cadre du projet Phoebus). D’autres photographies liées à Eugène Trutat sont également conservées par la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine et par les Archives Municipales de Toulouse.

Augustin Pujol était photographe de profession et possédait deux studios : l’un à Paris, l’autre à Toulouse au 23 allée Saint-Michel. Entre 1910 et 1940, il travailla régulièrement pour le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse afin de documenter les galeries, les collections et les principales étapes de la naturalisation des bisons du Tuc d’Audoubert ainsi que de l’éléphant Punch par le taxidermiste Philippe Lacomme. Le Muséum a inventorié au total 171 photographies attribuées à Augustin Pujol, aux formats 13×18 cm et 9×12 cm.

Louis Mengaud a été conservateur des collections de Géologie et de Minéralogie du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse de 1912 à 1925 et également membre de la commission de surveillance de l’établissement jusqu’en 1943. Beaucoup de ses photographies ont été réalisées dans le but d’illustrer ses cours universitaires de Géologie au sein de la faculté de Toulouse et abordent des sujets tels que la géologie, la minéralogie, la paléontologie, la sismologie, etc. Contrairement à sa collection géologique qui est aujourd’hui conservée par l’Université Paul Sabatier à Toulouse, ses photographies ont toujours été conservées au sein du Muséum.

L’Histoire du Muséum ne révèle aucun lien particulier entre le Prince Roland Bonaparte et le Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse, cependant il semblerait que ce fonds ait probablement été acheté au XIXe siècle afin d’enrichir le fonds documentaire.

Grand voyageur, le Prince Roland Bonaparte s’était lancé dans la confection d’un inventaire anthropologique des populations humaines. Ce fonds présente une partie de cette collection anthropologique, réalisée en Amérique du Nord et en Laponie.

Ce fonds est né d’une collaboration entre l’artiste photographe et plasticienne Marie Frécon et le Muséum de Toulouse en 2021. Marie Frécon travaille l’argentique depuis une vingtaine d’années et réalise ses propres tirages en laboratoire, pratique les virages, la colorisation au pinceau, ainsi que le photogramme.

Cette série photographique s’appuie sur un travail mené autour des collections ornithologiques du Muséum de Toulouse, et fait suite à une précédente série réalisée sur les collections ornithologiques du Muséum de Gaillac en 2016, intitulée La mélancolie des Oiseaux.

Elle propose une mise en scène des oiseaux régionaux axée sur les espèces menacées, afin de nous sensibiliser aux thématiques de la protection de la biodiversité.

Son choix s’est porté sur certains spécimens faisant partie de la liste rouge établie par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui évalue le degré de menace par espèces au niveau mondial. En France métropolitaine par exemple, l’outarde barbue est considérée comme espèce disparue, la grue cendrée en danger critique etle gypaète barbu en danger. Cette classification est évidemment amenée à évoluer en fonction des mesures de protection mises en place. Ces photographies ont pour but de restituer à ces spécimens naturalisés leur présence au monde, en leur donnant une nouvelle illusion de vie.

Cette série a notamment donné naissance à l’exposition « Le silence des Oiseaux ?… », une exposition proposée par la photothèque dans le cadre des actions culturelles territoriales de Toulouse Métropole ; elle permet de rendre hommage à la beauté, à la grandeur et à la vulnérabilité des oiseaux.